SNGA Concession CITROEN

Fin du 1er semestre 1987, j'ai acquis un contrat de Concession CITROEN avec une nouvelle implantation à Roissy en Brie, limite de Pontault Combault en bordure de la Francilienne. Mais nous conservons aussi l'agence PEUGEOT développée par mon père Guy GERBAUX, dans le centre ville de Pontault Combault (à proximité du cinéma Apollo). En fait nous réalisons du multi-marquisme avant l'heure.

Cette nouvelle identité SNGA (Société Nouvelle Gerbaux Automobiles) sera créée avec quatre associés, Mr et Mme Alain GERBAUX ainsi que Mr et Mme Claude GERBAUX avec 50% des parts de part et d'autre, Je prendrais la gérance, ayant toujours assumé les responsabilités.

Quant au terrain et au bâtiment, ils seront acquis comme cela est la norme sous forme de SCI, ce sera la Sci MULTICOP HEREDIA, dont nous serons Mr Alain GERBAUX et moi-même co-gérant, là aussi avec les mêmes associés et même pourcentage de parts.

En ce qui concerne le financement, celui-ci sera souscrit auprès de la SNVB, la carrosserie sera agrandie et la concession bénéficiera d'une surface développée de 1 750 m2 à son ouverture le 1er octobre 1987.

Pour fonctionner, il fallait bien sûr embaucher un nombre important de salariés; des commerciaux, un chef de magasin et des magasiniers, Mr Alain GERBAUX étant normalement désigné pour être chef d'atelier, il nous fallait un réceptionnaire, des mécaniciens et des tôliers et un peintre. De plus au niveau administratif, un minimum pour commercer de secrétaires était requis.

Pour cette nouvelle implantation, nous avions aussi besoin de nombreux matériels, mais surtout d'un outil informatique de gestion très performant, aussi bien du niveau Hardware que Software. Grace à mes antécédents professionnels et à ma formation initiale cela pourra être réalisé. Ce qui me vaudra par la suite la visite de Mr KOUDRINE responsable informatique de PSA et de Mr Robert PEUGEOT du directoire, pour constater comment nous mettions en œuvre et adaptions cet outil. Nous deviendrons, ainsi, un site pilote, pour le prestataire informatique du constructeur.

Nous réaliserons plus de 177 ventes, sur ce premier trimestre d'activité. Celui-ci aurait du être exaltant, puisque nous étions au début prometteur d'une belle aventure entrepreneuriale.

Mais la joie se transformera en tristesse avec le décès de mon père

le 2 décembre 1987, en fin d'après-midi, dans son pavillon à Pontault Combault.

Etant à la retraite, mais seul, car Mme Aline GERBAUX avait tout "fait" pour que je l'embauche à la concession Citroën. Il aura quand même connu l'inauguration qui aura été un franc succès, et il a pu côtoyer de nombreuses personnes qui le connaissait lors de la soirée inaugurale de la concession SNGA début novembre, lui il ne voulait pas s'imposer.

Mais sans ce qu'il avait réalisé auparavant, tout cela n'aurait-été possible.

Un cadre de Citroën d'une soixante d'années censé nous accompagner au démarrage, fut présent pendant une quinzaine de jours à nos cotés. Mais n'ayant pas beaucoup de chose à nous apprendre, il passa beaucoup de temps avec Guy GERBAUX, invitant mon père au restaurant ou ce qui lui faisait énormément plaisir, partager comme il disait une boite de sardine, dans la cuisine au 7 rue de l'avenir. Il me dira lors des obsèques de mon père, qu'il avait eu la chance de connaitre un homme extraordinaire.

Cela sans doute décupla ma volonté de faire réussir cette entreprise en sa mémoire, et d'autant plus qu'en juillet 1988 naitra Cédric.

Les deux premières années furent très prenantes, pas beaucoup de repos, je ne passerai que deux jours aux Sables d'Olonne pour la naissance de Cédric. Nous gagnons des concours du constructeur, mais je préfère des subventions pour l'entreprise plutôt que de magnifiques voyages. Il faut "semer pour récolter".

Lors de la sortie du haut de gamme de Citroën la XM, en mai 1989 nous en vendrons 53 en 1989 et 91 en 1990, faisant de la concession SNGA l'une des meilleure d'Ile de France. Citroën nous demandera que nous fermions notre site Peugeot en centre ville de Pontault Combault, ce que nous ferons en ouvrant un site Citroën en contrepartie d'une étendue du territoire sur Marne la Vallée.

La distribution automobile devient difficile et c'est le temps des "juppettes". Je vois bien que la distribution automobile va devoir évoluer pour faire face aux nouveaux défis et à l'érosion des marges. Elle devra se restructurer pour aller vers de plus grand volume de ventes pour diminuer le pourcentage de frais fixe, mais aussi vers le multimarquisme et la vente structurée de véhicules d'occasion, mais aussi utiliser de plus en plus les outils de gestion et la transmission de données entre site.

D'où la construction d'un nouveau site contigu à SNGA, mais sur la commune de Pontault Combault sur la zone des Prés des aulnes, site qui deviendra CENTRALE VO.

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DECLARATION de CESSATION de PAIEMENT ( DCP )

en fin février 1998

Compte tenu des évènements familiaux et les répercussions sur l'activité de la concession SNGA, ainsi que de l'étranglement la DR (Direction Régionale) de Citroën, avec Mr BARREAUD, nous envisageons une DCP, c'est pourquoi, je ferai appel sur ses conseils à Mr Jean Jacques GOLDBERG.

Fin d'année 1997, Citroën a récupéré 19 véhicules, mais nous les gardons en stock comptable dans leurs livres, Citroën ne les défacture pas et nous continuons donc d'en assurer le financement par l'intermédiaire de leur Banque la SOFIB. Je demande depuis des semaines, en vain, à Mr Marc BUELLET de reprendre notre stock "mort", c'est à dire les PR (Pièces de Rechange) de faible diffusion (notre stock de pièces de rechange est pratiquement en permanence autour de 1 500 000,00 Fr).

Avec Mr VIGER, adjoint gestion de la DR, nous établissons un prévisionnel, mais plus en tant que concessionnaire, mais avec un statut d'agent Citroën. Par conséquent nous n'aurons plus l'obligation d'un stock PR et d'un stock de véhicules neuf. Ce que refusera Mr Marc BUELLET, alors qu'il l'a accordé à la concession des Ets AUGUSTIN SA à Boulogne-Billancourt ! Ne serait-ce par hasard à cause de son ami Mr Philippe ROYBON, qui tente dans le même temps de débaucher du personnel de SNGA et souhaiterait acquérir la concession d'une façon peu avouable ?

Donc le mercredi 25 février 1998, en fin d'après-midi je me rends à la DR à Guyancourt, pour une dernière tentative de négociation avec Marc BUELLET, lui réitérant mes trois demandes, à savoir :

 - Reprise de notre stock "mort"

 - Défacturation des 19 véhicules neuf

 - Passage de SNGA au statut d'agent de marque.

Il ne voudra rien entendre et me dira ce qui mettra fin à l'entretient, en souriant, "Vous n'avez plus qu'à effectuer une cessation de paiement !".    Le retour à la maison à Pontault Combault fut très difficile.

Le lendemain matin, donc jeudi, je devais partir en Dordogne récupérer Cédric qui était chez ses cousins pour les vacances de février; aussi en raison de ces évènements, je devais faire l'aller-retour dans la journée, un Ami Mr Daniel COLIN viendra avec moi.

Pendant ce temps-là que s'est-il passé à SNGA de Roissy en Brie, huit collaborateurs de la DR Citroën sont arrivés avec un semi-remorque et ont repris une partie de notre stock, bien sûr, en priorité les pièces de vente courante. Pendant ce temps mon épouse Marie Lise était parti au Tribunal de Commerce de Melun pour déposer la DCP, à son retour elle me préviendra par téléphone de ce qui se passe, MR Joël RUBERTI, responsable de l'agence Crédipar de Chelles (Organisme de crédit de Citroën), étant présent, je l'aurai au téléphone et me dira, "c'est inadmissible ce que  fait la DR en ce moment !".

Ils reviendront le lendemain, alors que la DCP a été déposée la veille, pour continuer de se servir. Nous sommes complètement désarçonner par cette attitude de la DR, je resterai "groggy" toute cette journée.

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METHODE de "VOYOUS" de Mr PHILIPPE ROYBON

Cet individu, concessionnaire de la marque CITROEN à PARIS XIXème, VILLEMOMBLE, et qui a repris la concession de Citroën CHELLES, fera tout ce qui est en son pouvoir avec Mr Marc BUELLET pour "couler" SNGA, durant la période d'observation. Je le rencontrerai de même, pendant cette période, à l'Hôtel Saphir de Pontault Combault, lui proposant de racheter proprement SNGA !

Cherchant des acquéreurs, je connais personnellement et très bien, Mr PASQUIER, propriétaire de la concession Citroën de BRIE COMTE ROBERT et Mr Alain MALBERT, concessionnaire de la concession Citroën de FONTAINEBLEAU, je leurs proposent de racheter SNGA; bien sûr, ils sont intéressés. Mais ensuite lors de nos entretiens, ils me diront, BUELLET nous a dit : "Ne pas toucher à SNGA !". Le patron de la DR ayant le pouvoir de "vie ou de mort" sur un concessionnaire, par l'octroi ou pas de primes, ils se sont abstenus.

L'administrateur judiciaire Maître Michel MACHIER, lui, qui fit tout pour nous aider, souhaitait vendre en toute logique la concession Citroën, j'avais beau lui expliquer avec mon épouse Marie Lise que c'était une "cabale" de Mr BUELLET et de Mr ROYBON pour arriver à leur "fin", il pouvait avoir un doute compte tenu du dépôt de plainte déposée en mars 1998 par Mr et Mme Alain GERBAUX.

Je rencontrais Mr Jacques METIN, sa fille Anne METIN et son gendre Jean Charles HERRENSCHMIDT, qui acceptaient de me passer agent PEUGEOT sur Roissy en Brie et Pontault Combault. De même HONDA France situé à Lognes souhaitait que je devienne concessionnaire de la marque et j'aurai ainsi effectué les travaux de carrosserie du siège. Mais pour les mêmes raisons exposées ci-dessus, Maître Michel MARCHIER, en toute logique pour lui, continuait à croire en la "responsabilité" de Citroën de ne pas perdre un concessionnaire (pour des raisons peut-être d'éthique) mais surtout d'image de Marque.

La fin arrivant, et Maître MARCHIER ayant reçu un courrier de Mr Philippe ROYBON, dont je vous donne le contenu ci-dessous, il passera des annonces et demandera une prolongation du calvaire de SNGA, jusqu'au 8 juillet 1998. Ce qui aura pour effet d'augmenter les dettes, puisque les charges salariales en grande majorité continuent de "courir", et qu'il n'y a plus de revenu.

Texte de ce courrier du 29 Mai 1998 à Maître MARCHIER

"Suite là l'entretien, que vous avez eu avec Fréderic BERNARD-METTIL, Directeur General de notre concession, je vous confirme notre position concernant la reprise éventuelle de la société S.N.G.A.

Nous pensons qu'une concession CITROEN risque de ne pas trouver son équilibre financier en étant privée, même partiellement, de son activité revente de véhicules d'occasion. La location de véhicules apporte également une contribution non négligeable à la couverture des charges et à la réalisation des objectifs de volumes.

Aussi, avec l'appui de CITROEN, nous serions intéressés par la reprise de S.N.G.A, de son personnel, des ses stocks et de son matériel et outillage sous réserve de pouvoir reprendre également les bâtiments et activités de CENTRALE VO.

En effet, l'activité, l'emplacement et l'actuel dirigeant ( implanté localement de longue date ) de CENTRALE V.O, feront trop "d'ombre" à la concession pour que cette dernière puisse seule nous intéresser.

Au cas où il existerait une possibilité de faire une offre globale, nous sommes disposes à vous présenter un projet de reprise.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur, en l'assurance de ma considération distinguée."

Signé : Philippe ROYBON Président Directeur Général

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Je vous raconterai, comment Mr Philippe ROYBON, grâce à son "homme de paille", Mr François BILAN, a récupéré les locaux et matériels de la Société SNGA, ainsi que le personnel, les fichiers et le fond de commerce.

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Courrier du 26 juillet 1999 à Maître François COGNET

Lors de l'entretien que j'aurai avec Maître François COGNET, dans son cabinet, je lui dirai : "vous savez très bien que c'est mon frère Alain GERBAUX, qui est responsable de tout cela", il me répondra : "Oui, je sais, mais Mr GERBAUX, la Justice n'est pas juste !"